Alain Renais : Stavisky (la fin du film)

Nous sommes arrivées à la fin du film et le traitement final de la mort. Le film reste équivoque sur la question, si Alexandre s’est suicidé ou s’il est tué. Le film entasse les indications pour tous les deux côtés, mais à la fin il vise les questions plus vastes. Le dernier dialogue se passe devant la prison, où Baron et Montalvo ont essayé à faire emporter les fleurs à la femme d’Alexandre. Montalvo : «Arlette en prison…  Et tous les coupables qui courent les rues… C’est ça le vrai scandale. » Le Baron : « Ils veulent la garder en prison jusqu’au procès… Pour l’empêcher de parler. Ils s’imaginent qu’elle connaît les secrets d’Alexandre… Le seul vrai secret d’Alexandre, c’était elle… C’était Arlette. » Et puis le Baron cite le dialogue d’Intermezzo : «Ce qui me plaira dans la mort, c’est la paresse de la mort, cette fluidité un peu dense et engourdie de la mort qui fait qu’en somme, il n’y a pas des morts, mais uniquement des noyés. » Montalvo : « De quoi parlez-vous ? » Le baron «Oh, de rien… Du spectre… De Giraudoux, le meilleur rôle d’Alexandre… Pouvez-vous imaginer son rire s’il voyait les passions, les morts et les haines que sa mort a déchaînées. Je l’ai compris trop tard. Stavisky nous annonçait la mort, pas seulement la sienne, pas seulement celles des journées de février, mais la mort d’une époque. »
 

N.B. Les citations du film sont tires de «l’Avant-scène» No 156, mars 1975, l’«Alain Renais, Stavisky… ». J’ai omis pour la plupart les renseignements de scène sans l’usage des trois points (…).
 

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