Michel Sardou : L’an Mil

Des cathédrales, crevant le ciel comme des épées
Des forêts noires, que des sorcières ont envoûtées
Des chevaux fous et des milliers des races humains
Lancées sur nous du plus profond de la Bohème.
Des crucifix, dressés pour garder les campagnes
Des abbayes, posées au sommet des montagnes
Des rois enfants, conduits par des femmes inhumaines
Des rois méchants, soufflant la fureur et la haine

Et tout là-haut un Dieu colère qu’on ne sait comment apaiser
Un dieu du fond de l’univers à des années de voie lacté
C’était la fin du millénaire à l’horloge de la chrétienté
L’apocalypse avant l’hiver, l’arrivée du dies irae

[l’orgue joue le dies irae]

Des fumées noires au ciel assassine l’été
Des villes sombres emmurent des hommes prisonniers
Des parts obscures nous viennent des autres races humaines
Des bruits d’armures raisonnent encore au fond des plaines
Des crucifix, brisés, rouillants, au haut des montagnes
Des abbayes se changent en maison de compagne
Des peuples enfants gaspillent la dernière fontaine
Des peuples fous répandent la fureur et la haine

Et tout là-haut un dieu colère que nous avons tous oublié
Départ du fond de l’univers, un rendez-vous avec l’éternité
Bientôt la fin du millénaire va crucifier la chrétienté
L’apocalypse avant l’hiver, l’arrivée du dies irae

[l’orgue joue la fin du dies irae]