Pierre Perret : BlancheVoici exactement, voici messieurs, mesdames
En entrant dans le lit, je l’ai sentie nerveuse
Sur le drap de couleur sa chair devient rosée.
Sa peau criait : «Viens ! » et
sa bouche fiévreuse
Murmurait : «Pas encore », refusant
mes baisers.
Blanche, oh ma Blanche, sauvage au rouge cœur,
La courbe des tes hanches, je m’en souviens
par cœur.
Blanche était un volcan, c’était
plus qu’une flamme
Un brasier que nul homme n’avait pu allumer.
Moi j’ignorais ses dons, je ne sais rien
des femmes.
Je n’ai su qu’après que j’étais
le premier.
Que ma plume aille droit s’il faut que je
l’écrive
Tandis que ses seins ronds échappaient
à mes mains
Que ses cuisses fuyaient comme deux truites
vives
Moi, tout déconcerté, je n’y
comprenais rien.
Blanche, oh ma Blanche, ton regard suppliant
D’un animal pris au piège, je le revois
souvent.
Je me suis pêcheur pour attraper ses
truites
Je me suis fait sculpteur pour mouler ses
seins blancs
J’ai du lutter des heures avec cette petite
Qui aiguisait sur moi ses jeunes dents.
J’ai chevauché ainsi ma plus belle
pouliche
Alors que je traînais mon ennui dans
Paris
Je cherche en vain depuis cette orchidée
de riche
Qui dans ma pauvre chambre un beau soir a
fleuri.
Blanche, oh ma Blanche, sauvage au rouge cœur,
Le piment de tes lèvres est resté
dans mon cœur.