Pierre Perret : Electra
J’étais un robot comme tous les robots de fer
Bien sûr j’adorais l’huile d’olive, qui savait lubrifier mes nerfs
Et les petits robots cosmographes,
Qui font leur shopping dans l’autoscaf
On s’est rencontré dans l’astronef interspacial
Sur le chemin Venus-Etoile
Et quand j’ai lu sur ton frontal :
«Type féminin sub-électrique,
«Chef de fouilles dans un champ magnétique »

Electra, Electra, mon amour.
Ce jour-là mon bobine n’a fait qu’un tour.
Depuis cet influx cybernétique,
Mon tensiomètre est à la panique.

J’étais balayeur de déchets radioactifs
Dans une usine de plutonium
Et tous les soirs à l’harmonium,
Je te jouais des airs supracosmique,
Dans une belle cathédrale en plastique.
Des filaments bleus scintillaient au firmament,
Et tu m’as dit ingénument, «Allons dans votre appartement».
J’ai craqué mes bas filtre lumière.
J’en mettrais des neufs plus réfractaires.

Electra, Electra, mon amour.
Ce jour-là mon bobine n’a fait qu’un tour.
Depuis cet influx cybernétique,
Mon tensiomètre est à la panique.

Le dimanche parfois
Quand on manquait trop d’hydrogène,
À trois années lumières de là,
On allait jusqu’à chez Gégène
Déguster des frites synthétiques,
Arrosés d’un petit cru biologique.
On rentrait le soir un peu rouillé,
C’était normal
Et dans notre maison sidérale,
On branchait le tube musicale
Pour voir sur la chaîne interstellaire,
Les premiers robot partant sur terre.

Electra, Electra, mon amour.
Ce jour-là mon bobine n’a fait qu’un tour.
Quand tu m’annonçais d’un ton pudique,
Un bébé électromagnétique.

Electra, Electra, mon amour.
Nous irons sur la terre un de ces jours,
Voir pourquoi ces êtres-là bâtissent,
Ce qu’à coup de neutrons ils démolissent.

Electra, Electra, mon amour.
Ce jour-là mon bobine n’a fait qu’un tour.
Depuis cet influx cybernétique,
Mon tensiomètre est à la panique.