Serge Gainsbourg : La nuit d’octobre
    (Un extrait du poeme d'Alfred de Musset)

Honte à toi qui la première
M’as appris la trahison
Et d’horreur et de colère
M’as fait perdre la raison
Et d’horreur et de colère
M’as fait perdre la raison

Honte à toi femme
À l’œil sombre
Dont les funestes amours
Ont enseveli dans l’ombre
Mon printemps et mes beaux jours
Ont enseveli dans l’ombre
Mon printemps et mes beaux jours

C’est ta voix, c’est ton sourire
C’est ton regarde corrupteur
Qui m’ont appris à maudire
Jusqu’au semblant de bonheur
Qui m’ont appris à maudire
Jusqu’au semblant de bonheur

C’est ta jeunesse et tes charmes
Qui m’ont fait désespérer
Et si je doute de larmes
C’est que je t’ai vu pleurer
Et si je doute de larmes
C’est que je t’ai vu pleurer

Honte à toi, j’étais encore
Aussi simple qu’un enfant
Comme une fleur à l’aurore
Mon cœur s’ouvrait en t’aimant
Comme une fleur à l’aurore
Mon cœur s’ouvrait en t’aimant

Certes ce cœur sans défense
Put sans peine être abusé
Mais lui laisser innocence
Etait encore plus aisé
Mais lui laisser innocence
Etait encore plus aisé

Honte à toi, tu fus la mère
De mes premières douleurs
Et tu fis de ma paupière
Jaillir la source des pleurs
Et tu fis de ma paupière
Jaillir la source des pleurs

Elle coule sois-en en sûre
Et rein ne la tarira
Elle sort d’une blessure
Qui jamais ne guérira
Elle sort d’une blessure
Qui jamais ne guérira

Mais dans cette source amère
Du moins je ne laverai
Et j’y laisserai j’espère
Ton souvenir abhorré
Et j’y laisserai j’espère
Ton souvenir abhorré