Julien Clerc : La petite sorcière malade

La petite sorcière malade traverse le marécage
Avec son balai brisé à la main
Les petits oiseaux sauvages lui servent de petits pages
Et la conduisent là bas vers le ruisseau
Comme toi, dans ses mains, elle conserve son chagrin
Qui fleurit comme un chardon de blés noirs, de blés noirs

Un braconnier me rapporte des petites bêtes mortes
Qui ressemblent à mon amour, mon amour
Elles ont du plomb dans les ailles, dans les flancs, la cervelle
Leur sang fais tache la nuit, toute la nuit
Comme toi, loin de moi, elles ont désormais trop froid,
Pour sourire, pour sourire

La petite sorcière est morte, on a cloué sur sa porte
Quatre grands papillons bleus
Le même œil sur ta porte comme le courant emporte
Vers de grands sables mouvants, trop mouvants
Et pour toi, dans ma vie, jaillissent les feux follets,
Jaillissent les feux follets
Dans les nuits, dans mes nuits, dans ma vie.