Avec la mer du nord pour dernier terrain vague
Et des vagues de dunes pour arrêter
les vagues
Et des vagues rochers que la marée
dépasse
Et qui hantent à jamais le cœur à
marée basse
Avec infiniment de brumes à venir
Avec le vent de l’est, écoutez-le
tenir
Le plat pays qui est le mien
Avec des cathédrales pour uniques montagnes
Et des noires clochers comme mats de cocagne
Où des diables en pierre décrochent
les nuages
Avec le fils des jours pour unique voyage
Avec les chemins de pluie pour unique bonsoir
Avec le vent d’ouest, écoutez-le vouloir
Le plat pays qui est le mien
Avec un ciel si bas, qu’un canal s’est perdu
Avec un ciel si bas, qu’il fait l’humilité
Avec un ciel si gris, qu’un canal s’est pendu
Avec un ciel si gris, qu’il faut lui pardonner
Avec le vent du nord, qui vient s’écarteler
Avec le vent du nord, écoutez-le craquer
Le plat pays qui est le mien
Avec de l’Italie, qui descendrait l’Escaut.
Avec Frieda la blonde, quand elle devient
Margot
Quand les fils de Novembre nous revient en
Mai
Quand la plaine est fumante et tremble sous
Juillet
Quand le vent est trop rire, quand le vent
est trop blé
Quand le vent est trop sud, écoutez-le
chanter
Le plat pays qui est le mien