fin du poème

HYMNE  VI

POUR LA FÊTE DE LA PENTECÔTE

     Viens, descends, esprit créateur,
     Esprit-Saint, source de lumière ;
     Descends, divin consolateur,
     Des cieux viens ouvrir la barrière.

     L'univers dont tu fais l'espoir,
     Cet univers qui va renaître,
     Arrosé du sang de son maître,
     Est digne de te recevoir.

     Hélas ! nous le pleurons sans cesse,
     Ce maître rempli de bonté.
     Du Seigneur aux cieux remonté
     Acquitte  aujourd'hui la promesse.
     Fais luire aux yeux des nations
     Ce trésor de lois, de mystères,
     Et ce jour brillant dont nos pères
     N'ont vu que de faibles rayons.

Viens parmi les mortels, Esprit-Saint qu'ils attendent.
Mais quel souffle bruyant ! les cieux sont ébranlés ;
     Quels frémissements redoublés !
     Quels éclairs partout se répandent !
     Quels tourbillons de feu descendent
     Sur les fidèles rassemblés !

        Ce bruit, ce tonnerre
        Est-il pour la terre
        Heureux ou fatal ?
        Ce bruit, ce tonnerre
        Est-il un signal
        De paix ou de guerre ?

Non, non rassurez-vous, mortels trop effrayés ;
Reconnaissez les biens qui vous sont envoyés
        Par un Dieu qui vous aime
     C'est ce Dieu que vous revoyez
        Dans un autre lui-même.

     Lien du père et du fils,
     Au fils, au père semblable ;
     Dieu comme eux, Etre ineffable,
     Tu parois, et nous remplis
     De ta présence adorable.

     Répands sur nous tes faveurs,
     Eclaire, attendris nos cœurs,
     Rends l'homme à tes lois docile.
     Flambeau de nos tristes jours,
     Notre âme triste et fragile
     Ne peut rien sans ton secours.

C'en est fait, le Seigneur, sensible au vœu des justes,
Consomme son ouvrage et déclare son choix.
Marqués d'un sceau de feu, ses envoyés augustes
     Vont donner des leçons aux rois.
     Ils déconcertent  les faux sages ;
     Et leur bouche annonce aux mortels
     Dans mille différents langages,
Du Dieu qu'ils ont trahi les bienfaits éternels.

     Troupe sainte, nouveaux prophètes,
Volez où vous appelle un devoir glorieux.
Du souverain du ciel fidèles interprètes,
     Publiez sa gloire en tous lieux.

     Les Hébreux, vos malheureux frères,
     Vous demandent vos premiers soins ;
     Mais des nations étrangères
     Soulagez aussi les besoins.
     Au-delà des tombeaux de l'onde,
     Portez la semence féconde
     De la grâce et de la ferveur.
     Toutes les régions du monde
     Sont l'héritage du Sauveur.

        La vérité sainte
        Régnera sans crainte
        Dans tout l'univers ;
        L'esprit de mensonge
        S'enfuit et se plonge
        Au sein des enfers.

        Dans son noir asile
        L'affreuse Sybille
        Demeure sans voix.
        Les tyrans succombent,
        Et les bourreaux tombent
        Au pied de la croix.

O triomphe éclatant ! ô céleste parole !
Tu nous ouvres les yeux, tu brises nos liens.
L'idolâtre renverse et brûle son idole :
Le soleil dans son cours voit partout des chrétiens. (T1)



TEXTE:
1. le vers dans 1751 est:

Le soleil dans son cours ne voit que des chrétiens.

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