ACTE II

SCENE PREMIERE

Enée, Achate

Enée

Tandis que de sa cour la reine environnée
Aux chefs des Tyriens apprend notre hyménée,
Cher Achate, je puis t' ouvrir en liberté
Les secrets sentiments de mon coeur agité.
En vain à mes désirs tout semble ici répondre :
L' inflexible destin se plaît à me confondre.
Je ne sais quel remords me trouble nuit et jour :
Les jeux et les plaisirs règnent dans cette cour,
Cependant son éclat m' importune et me gêne ;
Je jouis à regret des bienfaits de la reine :
Par mille soins divers je me sens déchirer.
Que m' annonce ce trouble et qu' en dois-je augurer ?
Quoi ! De ces lieux encor faudra-t-il que je parte ?
Se peut-il que le ciel, que Junon m' en écarte,
Que je sois sans asile, et que les seuls Troyens
Perdent dans l' univers le droit de citoyens ?

Achate

Je ne reconnois point Enée à ce langage.
Ah ! Rougissez plutôt des bienfaits de Carthage.
Non, ce n' est point l' amour, c' est la guerre, seigneur,
Qui seule d' un héros doit payer la valeur.
Hâtez-vous de poursuivre une illustre conquête...
Eh quoi ! Vous balancez ? Quel charme vous arrête ?
Qu' est devenu ce coeur si grand, si généreux
Que n' étonna jamais le sort le plus affreux ?

Enée

Depuis que dans le sang des peuples de Pergame
Ménélas a puni les crimes de sa femme,
Et qu' aux bords ravagés par les Grecs triomphants
Les cendres d' Ilion sont le jouet des vents,
J' ai conduit, j' ai traîné de rivage en rivage
Le reste des Troyens échappés du carnage.
Nous avons cru cent fois arriver dans ces lieux
Que nous avaient promis les ministres des dieux ;
Mais tu sais comme alors d' invincibles obstacles
Démentaient à nos yeux le prêtre et les oracles.
Ici l' onde en fureur nous éloignait du bord ;
Là, par un vent plus doux, conduit jusques au port,
J' ai vu des nations ensemble conjurées,
Les armes à la main, nous fermer leurs contrées.
Plus loin, quand mes soldats accablés de travaux
Commençaient à goûter les douceurs du repos,
Qu' ils vivaient sans alarme et traçaient avec joie
Les temples et les murs d' une seconde Troie,
Je vis les dieux, armés de foudres et d' éclairs,
Aux Troyens effrayés parler du haut des airs,
Et la contagion, pire que le tonnerre,
Couvrir d' un souffle impur la face de la terre.
Il fallut s' éloigner de ces bords infectés.
Ainsi, dans l' univers proscrits, persécutés,
Victimes des rigueurs d' une injuste déesse,
Enée et les Troyens trouvent partout la Grèce.
Touché de nos malheurs, un seul peuple aujourd' hui
Nous reçoit dans ses murs, nous offre son appui.
Crois-tu que mes soldats, qui jouissent à peine
De l' asile et des biens qu' ils doivent à la reine,
S' il faut abandonner ces fortunés climats
Et braver sur les flots les horreurs du trépas,
Reconnaissent ma voix et quittent sans murmure
Le repos précieux que Didon leur assure,
Pour aller sur mes pas en de sauvages lieux
Importuner encor les oracles des dieux ?

Achate

Obéir à son roi n' est pas un sacrifice.
Seigneur, à vos soldats rendez plus de justice.
Le malheur, votre exemple en ont fait des héros :
Présentez-leur la gloire, ils fuiront le repos.
Mais vous-même, s' il faut vous parler sans contrainte,
Le refus des Troyens n' est pas la seule crainte
Qui retient en ces lieux vos désirs et vos pas :
Un soin plus séduisant...

Enée [l' interrompant]

                    Je ne m' en défends pas ;
Je brûle pour Didon. Sa vertu magnanime
N' a que trop mérité mes feux et mon estime !
Je ne sais si mon coeur se flatte en son amour,
Mais peut-être le ciel m' appelait à sa cour.
Son malheur est le mien, ma fortune est la sienne ;
Elle fuit sa patrie, et j' ai quitté la mienne.
Le fier Pygmalion poursuit les Tyriens ;
Les Grecs de toutes parts accablent les Troyens.
L' un à l' autre connus par d' affreuses misères,
Le destin nous rassemble aux terres étrangères ;
Et peut-on envier à deux coeurs malheureux
Le funeste rapport qui les unit tous deux ?
Que dis-je ? Sans Didon, sans ses soins favorables,
D' Ilion fugitif les restes méprisables,
Inconnus dans ces lieux, sans vaisseaux, sans secours,
Sur un rivage aride auraient fini leurs jours.
As-tu donc oublié comme, après le naufrage,
Nous crûmes sur ces bords tomber dans l' esclavage ?
Les Tyriens en foule accompagnaient nos pas,
Et déjà contre nous ils murmuraient tout bas.
Sur un trône brillant leur jeune souveraine
Rendit d' abord le calme à mon ame incertaine.
Ses regards, ses discours, garants de sa bonté,
Cet air majestueux, cette douce fierté,
Ces charmes dont l' éclat, digne ornement du trône,
Sur le front d' une reine embellit la couronne,
Les hommages flatteurs d' une superbe cour,
Tout m' inspirait déjà le respect et l' amour.
Avec quelle douceur, écoutant ma prière,
Dans le noble appareil d' une pompe guerrière,
Cette reine, sensible au récit de mes maux,
Promit de terminer le cours de nos travaux !
Les effets chaque jour ont suivi sa promesse.
Achate, je dois tout aux soins de sa tendresse.
Eh ! Puis-je refuser mon coeur à ses attraits,
Quand ma reconnoissance est due à ses bienfaits ?

Achate

Tel est d' un coeur épris l' aveuglement extrême !
Il se fait un plaisir de s' abuser lui-même ;
Et le vôtre, seigneur, qui cherche à s' éblouir,
Court après le danger quand il devrait le fuir.
Déjà, tout occupé de sa grandeur future,
D' un trop honteux repos votre peuple murmure :
Il croit que chaque instant retarde ses destins,
Si la gloire une fois...

Enée [l' interrompant]

Eh ! C' est ce que je crains.
Je ne trahirai point cette gloire inhumaine ;
Mais mon coeur sait aussi ce qu' il doit à la reine...
Je la vois... laisse-nous. Trop heureux en ce jour
Si je puis accorder et l' honneur et l' amour !

[Achate sort]
 

SCENE 2

Didon, Enée, Elise

Didon [à Enée]

Seigneur, il était temps que ma bouche elle-même
Aux peuples de Carthage apprît que je vous aime,
Et qu' un noeud solennel, gage de notre foi,
Devait aux yeux de tous vous engager à moi.
A cet heureux hymen je vois que tout conspire,
Le salut des Troyens, l' éclat de mon empire.
Ce n' est pas l' amour seul dont le tendre lien
Doit unir à jamais votre sort et le mien :
Un intérêt commun aujourd' hui nous engage.
Je termine vos maux : vous défendrez Carthage ;
Et malgré tant de rois contre nous irrités,
Vous saurez affermir le trône où vous montez.
Cher prince, qu' il est doux pour mon coeur, pour le vôtre,
Que notre sort dépende et de l' un et de l' autre,
Et qu' un lien charmant, l' objet de tous nos voeux,
Finisse nos malheurs en couronnant nos feux !

Enée

Ah ! C' est de tous les biens le plus cher à mon âme !
Quel comble à vos bienfaits ! Quel bonheur pour ma flamme !

[à part]

Quoi ! Je serois à vous ? ... espoir trop enchanteur,
Ne seras-tu pour moi qu' une flatteuse erreur ? ...

[à Didon]

Mais ma crainte peut-être en secret vous offense :
Pardonnez ; le malheur nourrit la défiance...
Ah ! Si je disposais des jours que je vous dois,
Et si tous les Troyens pensaient comme leur roi...

Didon [l' interrompant]

Que dites-vous, seigneur ? Quelle alarme nouvelle...

Enée [ l' interrompant]

S' il faut périr pour vous, je réponds de leur zèle ;
Mais je vous aime trop pour rien dissimuler.
Ma princesse...

[il hésite]

Didon

                    Achevez. Vous me faites trembler.

Enée

Vous voyez sur ces bords le déplorable reste
D' un peuple si long-temps à ses vainqueurs funeste.
Cependant, accablé du malheur qui le suit,
Malgré l' abaissement où le ciel l' a réduit,
Malgré tant d' ennemis obstinés à sa perte,
Et la mort tant de fois à ses regards offerte,
Ce reste fugitif, ce peuple infortuné
A soumettre les rois croit être destiné.
Les Troyens sur mes pas veulent se rendre maîtres
Des climats où jadis ont régné leurs ancêtres.
L' Ausonie est ce lieu si cher à leurs désirs.
Leurs chefs osent déjà condamner mes soupirs.
Je tremble que du ciel les sacrés interprètes
Ne joignent leur suffrage à ces rumeurs secrètes,
Et qu' un zèle indiscret, échauffant les esprits,
Ne porte jusqu' à moi la révolte et les cris.
Tel est du préjugé le pouvoir ordinaire ;
Il soumet aisément le crédule vulgaire ;
Courageux sans honneur, scrupuleux sans vertu,
Souvent, dans les transports dont il est combattu,
Le soldat entraîné sur la foi d' un oracle,
Du respect pour les rois foule à ses pieds l' obstacle,
Cède, sans la connaître, à la religion,
Et se fait un devoir de la rebellion...
Ah ! Si le même jour où mon âme contente
Se promet un bonheur qui passait mon attente,
Si, dans le moment même où vous me l' annoncez,
Voyant Didon changer de visage.
Une gloire barbare... hélas ! Vous frémissez !

Didon

Qu' ai-je entendu, cruel ? Quel funeste langage ! ...
Le trouble de mon coeur m' en apprend davantage.
Quoi ! Cet hymen si doux, si cher à nos souhaits,
Serait donc traversé par vos propres sujets ?
Je voulais les combler et de biens et de gloire ;
Ils veulent donc ma mort ?

Enée

                    Non, je ne puis le croire.
Enchantés du repos que vous leur assurez,
Ils vous verront, madame, et vous triompherez.
Mon coeur qui s' attendrit souffre à regret l' idée
Du trouble dont votre âme est déjà possédée...
Je vous quitte : il est temps d' instruire les Troyens
Du noeud qui les unit aux soldats Tyriens.
Mais dût le ciel lui-même, inspirant ses ministres,
Ne m' annoncer ici que des ordres sinistres,
Ni les dieux offensés ni le destin jaloux
Ne m' ôteront l' amour dont je brûle pour vous.

[il sort]
 

SCENE 3
 

Didon, Elise

Didon

Elise, que deviens-je et quel trouble m' agite ?
Quel soupçon se présente à mon ame interdite ?
De quel malheur fatal vient-il me menacer ?
Enée ! ô ciel ! ... non, non, je ne puis le penser.
Il m' aime ; il ne veut point trahir une princesse
Qui par mille bienfaits lui prouve sa tendresse.
Mais, lorsque notre hymen doit faire son bonheur,
Quel noir pressentiment fait naître sa terreur ? ...

[à part]

Est-ce toi, peuple ingrat ? ... est-ce vous, cher Enée,
Qui trompez sans pitié mon âme infortunée ?
Qui dois-je soupçonner ? Quels maux dois-je prévoir ?
Conspirez-vous ensemble à trahir mon espoir ?
Tendre ou perfide amant ! ... fatale incertitude !

Elise

Soupçonner un héros de tant d' ingratitude,
Quand vos bienfaits sur lui versés avec éclat...

Didon [l' interrompant]

En amour un héros n' est souvent qu' un ingrat.
Hélas ! Après l' espoir dont je m' étais flattée,
Dans quel gouffre d' horreurs suis-je précipitée !
Je m' attends désormais aux plus sensibles coups ;
J' ignore mes malheurs et dois les craindre tous.

Elise

Ah ! Du choix des Troyens vos faveurs vous répondent,
Et contre leurs destins les vôtres vous secondent.
Assez et trop longtemps leur empire détruit,
Un pays ignoré qui sans cesse les fuit,
Ont causé leurs regrets, nourri leur espérance ;
Croyez que le repos, les plaisirs, l' abondance
Effaceront bientôt de ces coeurs prévenus
Une ville brûlée et des bords inconnus.

Didon

Non ; il faut qu' avec lui mon âme s' éclaircisse...
J' y vole... un seul instant redouble mon supplice...
Mais, que nous veut Barcé ?
 

SCENE 4
 

Didon, Elise, Barcé

Barcé

                    Prêt à quitter ces lieux,
L' ambassadeur demande à paraître à vos yeux,
Madame, il suit mes pas, et vient pour vous instruire
D' un secret important au bien de cet empire.

Didon [à part]

Quoi ! Dans le moment même où mon coeur désolé
Cherche à vaincre l' ennui dont il est accablé;
Quand je sens augmenter la douleur qui me presse,
Faut-il qu' à mes regards un étranger paraisse ?
Il lira dans mes yeux mon triste désespoir ;
Et peut-être mes pleurs... n' importe, il faut le voir...
Que vous êtes cruels, soins attachés au trône,
Et que vous vendez cher le pouvoir qu' il nous donne ! ...

[à Elise]

Par la contrainte affreuse où je suis malgré moi,
Elise, tu connais quel est le sort d' un roi.
Ce faste dont l' éclat l' environne sans cesse
N' est qu' un dehors pompeux qui cache sa faiblesse.
Sous la pourpre et le dais nous bravons l' univers...
Je vais parler en reine, et mon coeur est aux fers...

[à Barcé]

Appelez ce numide...

[à Elise]

                    Et vous, qu' on se retire.

[Barcé sort d' un côté, et Elise d' un autre]

Que vient-il m' annoncer ? ... que pourrai-je lui dire ?
 
 

SCENE 5
 

Didon, Iarbe

Iarbe

Iarbe aux Phrygiens est donc sacrifié,
Madame ? Votre hymen est enfin publié.
C' est peu que d' un refus l' ineffaçable outrage
D' un monarque puissant irrite le courage ;
Un guerrier, qui jamais ne l' aurait espéré,
A l' amour d' un grand roi se verra préféré !
Du moins, si votre coeur, sans désirs et sans crainte,
Pour toujours de l' hymen avait fui la contrainte ! ...
Mais de ce double affront l' éclat injurieux
N' armera pas en vain un prince furieux...
Achevez, sans rougir, ce fatal hyménée ;
Bravez toute l' Afrique et couronnez Enée ;
Il sera votre époux, il défendra vos droits,
Et bientôt, défiant le courroux de nos rois,
Suivi de ses Troyens...

Didon [l' interrompant]

                    Je m' abuse peut-être.
Vous pouvez, cependant, rejoindre votre maître ;
C' est à lui de choisir ou la guerre ou la paix :
J' aime, j' épouse Enée, et mes soldats sont prêts.

Iarbe

Oui, madame, il choisit ; et vous verrez sans doute,
Eclater des fureurs que pour vous je redoute...
Vous épousez Enée ! Et votre bouche, ô ciel !
Me fait avec plaisir un aveu si cruel...

[à part]

Ne tardons plus, suivons le courroux qui m' entraîne.

Didon

Oubliez-vous qu' ici vous parlez à la reine ?

Iarbe
A ma témérité reconnaissez un roi.

Didon

Quoi ! Se peut-il qu' Iarbe ? ...

Iarbe [l' interrompant]

                    Oui, cruelle ! C' est moi.
Dès mes plus jeunes ans, par le destin contraire,
Conduit dans les climats où règne votre frère,
Je vous vis, vos malheurs firent taire mes feux...
Un autre parlerait des tourments rigoureux
Qui remplirent depuis une vie odieuse,
Qui ne saurait sans vous être jamais heureuse.
Je ne viens point ici, de moi-même enivré,
Vous faire de ma flamme un aveu préparé ;
Peu fait à l' art d' aimer, j' ignore ce langage
Que pour surprendre un coeur l' amour met en usage.
Je laisse à mes rivaux les soupirs, les langueurs,
Du luxe asiatique hommages séducteurs,
Vains et lâches transports dont la vertu murmure,
Qu' enfante la mollesse et que suit le parjure.
Je vous offre ma main, mon trône, mes soldats.
Dites un mot, madame, et je vole aux combats.
Je domterai, s' il faut, l' Afrique et votre frère ;
Mais malheur au rival dont l' ardeur téméraire
Osera disputer à mon amour jaloux
Le bonheur de vous plaire et de vaincre pour vous !

Didon

Seigneur, de votre amour justement étonnée,
A de nouveaux revers je me vois condamnée ;
Car enfin, quel que soit le transport de vos feux,
Mon coeur n' est plus à moi pour écouter vos voeux...
Mais, quoi ! Je connais trop cette vertu sévère
Dont votre auguste front porte le caractère :
Un héros tel que vous, fameux par ses exploits,
Dont l' Afrique redoute et respecte les lois,
Maître de tant d' états doit l' être de son âme.
Voudrait-il, n' écoutant que sa jalouse flamme,
D' un amant ordinaire imiter les fureurs ?
Non, ce n' est pas aux rois d' être tyrans des coeurs.
Montrez-vous fils du dieu que l' olympe révère.
J' admire vos exploits ; votre amitié m' est chère ;
C' est à vous de savoir si je puis l' obtenir,
Ou si de mes refus vous voulez me punir.
Si, dans les mouvements du feu qui vous anime,
Vous voulez seconder le destin qui m' opprime,
Hâtez-vous, signalez votre jaloux transport :
Accablez une reine en butte aux coups du sort,
Qui, prête à voir sur elle éclater le tonnerre,
Peut succomber enfin sous une injuste guerre,
Mais que le sort cruel n' abaissera jamais
A contraindre son coeur pour acheter la paix.

[elle sort]

Iarbe

Dieux ! Quel trouble est le mien ! Le feu qui me dévore,
Malgré ses fiers dédains peut-il durer encore ?
Où courez-vous, Zama ?
 

SCENE 7

 Iarbe, Zama

Zama.

                    Seigneur, songez à vous.
On soupçonne qu' Iarbe est caché parmi nous.
Un bruit sourd et confus...

Iarbe [l' interrompant]

                    Il n' est plus temps de feindre :
Iarbe est découvert ; mais tu n' as rien à craindre.

Zama

Eh quoi ! Lorsqu' on s' attend à voir, de toutes parts,
Vos soldats furieux assiéger ces remparts,
Croyez-vous qu' un rival, l' objet de votre haine...

Iarbe [à part]

Malheureux ! Où m' emporte une tendresse vaine ?
La rage et le dépit me font verser des pleurs.
N' ai-je pu déguiser mes jalouses fureurs ? ...
Et toi qui dois rougir du feu qui me surmonte,
Toi qui devrais venger ma douleur et ma honte,
Maître de l' univers, les dédains, les mépris,
Si je suis né de toi, sont-ils faits pour ton fils ?
 

                    Fin du second acte
 
 
 
 
 


1 Ces quatre vers ne se trouvent pas dans l'édition de 1784.